lundi 30 juillet 2012

Le retour des poules en ville

©Globarchi Association
En moyenne, 30% du volume de nos poubelles est constitué de déchets alimentaires. De nos jours, il existe une solution ultramoderne permettant de réduire totalement ce gaspillage de nourriture et le surcoût financier engendré : la poule. Que ce soit du temps des Romains, de la Grèce ou de l'Egypte antique, l'homme a toujours domestiqué la poule. Depuis quelques années, des chercheurs s’intéressent aux nombreuses vertus que cet animal peut apporter dans les milieux urbains.


La poule n'est pas un animal difficile. Une grande partie des déchets organiques issus de la préparation des repas et des fonds d'assiette produits par les foyers, les collectivités où les restaurants lui correspondent parfaitement. Cet animal de compagnie peut ingérer à elle seule 150 à 200 kg de nourriture par an. Elle produit dès lors des œufs frais directement consommables et naturellement plus sains que ceux de nos élevages industriels. En plus du recyclage des déchets ménagers, la poule permet donc de produire sa propre nourriture, de savoir exactement la provenance des œufs, de consommer des produits frais, de fertiliser les jardins, de produire une nourriture biologique, d'élever des poules de différentes races (et pourquoi pas d'en faire une collection), de s'en servir comme un animal de compagnie et de créer un lien social avec le voisinage... Près des potagers, elle servira d'auxiliaire agricole. La poule se nourrit des nuisibles comme les escargots, les limaces (...) et même des insectes.

Mais les poules doivent faire face à l'interdiction de l'élevage citadin parfois en place dans les municipalités. Des villes comme New-York, Seattle, Los Angeles, Ottawa, Vancouver, Toronto, Chicago, Montréal où Nantes se sont rendues compte de l'importance de ce formidable moyen de recyclage en autorisant les citadins à posséder un poulailler. A Nantes, capitale verte Européenne en 2013, l'agence de designers «Faltazi» a élaboré le projet «Ekovores». Partis du constat que nos villes sont dépendantes alimentairement de l'importation (provenant souvent de pays étrangers) et que nos villes n'ont aujourd'hui aucune autonomie alimentaire, les designers ont réalisé une réflexion autour du lien entre producteurs et consommateurs. Pourquoi ne pas produire en ville et dans sa périphérie ? L'objectif étant de façonner une cité auto-suffisante «capable d'encaisser les déchets et les valoriser».

Principe des "Ekovores" ©Les Ekovores
De beaux projets ont émergé de cette réflexion comme des «fermes d'urgence» autonomes en périphérie, des serres maraichères, des jardins familiaux flottant, des ruches urbaines, des barges marchées, des récupérateurs d’eau en façade… Pour la production en ceinture verte de la métropole de Nantes, l’équipe de designer a conceptualisé des «modules paysan inoxydables» pouvant accueillir jusqu'à 64 poules. Chacune disposent de sa propre couveuse accessible grâce à une rampe. Le tout est ventilé grâce à des aérations placées en partie haute. Un accès central permet à l’agriculteur d’accéder facilement aux œufs pondus. Dans leur projet, Faltazi a même pensé à mettre en place des poulaillers «garderies». Les habitants de Nantes disposant d’un jardin auraient la possibilité d’acquérir deux poules. Lorsque les citadins partiraient en congé, ces derniers auraient la possibilité de faire garder leurs poules dans des poulaillers «Cocottes», véritable paradis des poules : «Parcours 3D, soins vétérinaires d’excellence, chaque cocotte est dorlotée jusqu’au retour de ses propriétaires». Pour le restant des déchets biodégradables non consommé par les poules, l'équipe de designers a même imaginé des composteurs urbains pour les valoriser.

La poule a donc de beaux jours devant elle…

Perspective d'un poulailler en ceinture verte ©Les Ekovores
Perspective d'un poulailler en ceinture verte ©Les Ekovores

Coupe d'un poulailler ©Les Ekovores
Perspective d'un poulailler "Cocotte" ©Les Ekovores
Perspective d'un poulailler "Cocotte" ©Les Ekovores

Pour en savoir plus :
- Le projet « Ekovores » à Nantes : www.lesekovores.com
- L'équipe de designers « Faltazi » : www.faltazi.com
- Page de "Nantes, élue capitale verte de l'Europe par la comission Européenne pour l'année 2013" sur le site internet de la mairie de Nantes : http://www.nantes.fr/dev-durable/actualites durable/capitale_verte_europe

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