Concevoir un projet architectural dans le paysage Norvégien
des Iles Lofoten prend obligatoirement une dimension remarquable.
L’agence Snøhetta a conçu en 2007 une aire de stationnement sur la route
touristique E10, près du village d’Eggum entre la mer Vestvågøy et les
montagnes escarpées. Cette bourgade, autrefois peuplée par des pêcheurs, est
encore habitée par bon nombre de personnes. C’est une place connue pour
observer l’été venu le soleil de minuit.
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Le projet dans son site © Jarle Wæhler, Statens vegvesen |
Le projet se situe à la sortie d’Eggum, à la colline de
Kvalhausen, utilisée pendant la seconde guerre mondiale comme station de radar
par les forces Allemandes.
Le programme pour les architectes était de construire un
espace de stationnement, des toilettes et une cuisine pour les visiteurs très
nombreux l’été . Le choix du bâtiment a été déterminé par le site. Les
architectes ont pris le parti de venir s’implanter discrètement
« sous » la station de radar. L’architecture, d’une surface au sol de
59m², est sobre. Une construction de bois semble sortir du dessous de la
colline. Le plan symétrique est très simple. L’espace principal du projet est
une salle « polyvalente » d’une surface carrée de 20 m ², équipé
d’une cuisine. Une large baie vitrée cadre sur l’extérieur. Un cadre en béton,
jouant le rôle de mur de soutènement, encadre le volume de bois et permet
l’accès de part et d’autre de la salle polyvalente au local technique et aux
deux toilettes (enfants, adultes et handicapés). En Norvège, il est normal que
les toilettes soient systématiquement équipées pour les handicapés dans les
espaces publics. Il n’y a pas de ségrégation entre non-valides et valides comme
on le retrouve malheureusement systématiquement en France. Les murs de cette
construction ainsi que la toiture terrasse sont en ossature bois. Le mur qui
sépare les toilettes est en béton car il sert d’appui au cadre en béton. Le sol
intérieur est totalement en béton ciré.
Le mur de gabion étagé raccorde le bâtiment à l’aménagement
paysager. Ce dernier a été rempli avec de la pierre provenant de l’excavation
pour la construction de l’édifice et semble dialoguer avec les ruines de la
station radar. Il sépare la construction du parking en formant un amphithéâtre.
Le volume de bois contraste avec son environnement. Le parement est constitué
de planches de bois flottés recueillies sur la plage toute proche. Ils se
retournent en toiture pour former un volume pur, sans acrotères.
Ce projet frappe par sa simplicité, sa sensibilité et par la
place laissée à son environnement. Le coût global du projet avec
l’aménagement paysager de 5500m² est de 44 mille euros. L’agence Snøhetta nous
démontre par son imagination et la subtilité de sa réponse, que faire de
l’architecture s’inscrivant dans son site est simple et non onéreuse. Même avec
des matériaux de récupération, les architectes sont arrivés à un résultat
étonnant par sa précision et son esthétique.
Pour aller plus loin:
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Le volume de bois semble sortir de sous la colline © Steinar Skaar, Statens vegvesen
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La casquette béton abrite l'accès aux toilettes et au local technique © Snøhetta
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Le mur de gabion forme un amphithéâtre © Snøhetta
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L’amphithéâtre © Jarle Wæhler, Statens vegvesen |
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L'implantation discrète du bâtiment © Snøhetta
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Paysage sublime des Iles Lofoten depuis le projet © Snøhetta
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Plan de masse © Snøhetta
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Plan général © Snøhetta |
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Coupes © Snøhetta |
Great!
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