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Saulx les Chartreux ©Le Triangle Vert
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Le Triangle Vert des Villes Maraîchères du Hurepoix, né le 27 juin 2003, est une association de loi 1901 réunissant les communes de Marcoussis, Nozay, Villebon sur Yvette, Saulx les Chartreux, Champlan ainsi que les exploitants agricoles motivés par le projet. Cette association a pour objet de constituer une structure de réflexion et de communication entre municipalités, agriculteurs, et usagers de l’espace.
L’Île de France : une région rurale
Le Triangle Vert est situé en Essonne dans un territoire principalement agricole. A 20 kilomètres de Paris, il fait partie de la ceinture verte où émergent des projets d’agriculture périurbaine, montrant la volonté sociale de préserver des espaces ouverts dans le tissu urbain. Ces projets répondent à plusieurs besoins : préserver un cadre de vie, pouvoir se ressourcer dans des lieux à proximité de chez soi, favoriser la production agricole locale, profiter de paysages encore ruraux, limiter l’étalement urbain.
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La position du Triangle Vert dans l'Île de France ©Globarchi Association |
- 80 % du territoire sont des espaces naturels, agricoles ou boisés.
- 45% sont des terres agricoles.
- Une des terres les plus fertiles d’Europe.
- 100 000 ha de terres fertiles ont disparu en l’espace de 50 ans au profit de l’expansion urbaine.
- Les terres agricoles destinées à l’alimentation locale ne représentent que 12% des terres cultivées.
- L’Autonomie alimentaire de l’Île de France est de seulement quelques jours.
La Ceinture Verte de Paris
La Ceinture Verte représente un territoire stratégique pour l’aménagement de l’Ile-de-France. Zone de contact entre l’agglomération parisienne et la couronne rurale, elle regroupe les territoires situés dans un rayon de 10 à 30 km du centre de Paris.
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La Ceinture Verte de Paris ©Globarchi Association |
- 60 % d’espaces ruraux, en grande partie agricoles (40 %).
- Entre 1979 et 2000, la surface agricole utile a diminué de 19 % et le nombre d’exploitations agricoles y est passé de 3 300 à 1 300 soit une baisse de 60 %.
- Entre 1982 et 2003, l’urbanisation s’est réalisée pour l’essentiel sur les terres agricoles et 38 700 ha d’espaces naturels et agricoles ont été consommés.
Des projets agri-urbains dans la Ceinture Verte de Paris
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1 Le Triangle Vert
2 Centre Essonne
3 Sénart
4 Plateau Briard et vallée du Morbras
5 Marne et Gondoire
6 Plateau de Cergy
7 Vernouillet
8 Plaine de Versaille
9 Plateau de Sarclay ©Globarchi Association
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Ce sont des projets d’agriculture péri-urbaine qui émergent, montrant la volonté sociale de préserver des espaces ouverts dans le tissu urbain. Ils répondent à plusieurs besoins :
- préserver un cadre de vie.
- pouvoir se ressourcer dans des lieux à proximité de chez soi.
- favoriser la production agricole locale.
- profiter de paysages encore ruraux.
- limiter l’étalement urbain.
Le Triangle Vert fait partie de cet ensemble de projets d’agriculture périurbaine, il est essentiel d’encourager son projet de territoire afin de composer au niveau régional cette nouvelle couronne agricole.
Un territoire multicommunal
Quelques données :
- 20 km de Paris
- 5 municipalités : Marcoussis, Nozay, Villebon sur Yvette, Saulx les Chartreux, Champlan
- 28 573 habitants
- 4 282 ha au total
- 40% d’espaces agricoles
- 26% d’espaces naturels (forêts)
- 24% espaces urbanisés
- ≈ 30 exploitations viables à long terme
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Les 5 communes du Triangle Vert ©Globarchi Association
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Un territoire à fort potentiel
Le territoire du Triangle Vert possède un fort potentiel lié à ses paysages naturels (forets, parcs, ruisseaux) et agricoles. Sa situation est les infrastructures routières présentent également des atouts.
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Potentiel du Territoire ©Globarchi Association |
L'association
Dès 2001, Brigitte Bouvier et Thierry Laverne, concernés par les problématiques urbaines et paysagères de leurs communes, commandent des études à l’agronome André Fleury. Les différents diagnostics sur l’agriculture font apparaître une fragilité de l’activité agricole, encore bien présente, et un certain pessimisme des agriculteurs face aux contraintes engendrées par la localisation périurbaine de ces exploitations, qui en menacent la durabilité. Convaincus de leur capacité d’agir avant qu’il ne soit trop tard, les élus locaux se rendent rapidement compte de la nécessité de considérer l’agriculture à une échelle plus large que celle de la commune.
L'association est crée en 2003. La forme associative permet de réunir tous les acteurs du territoire afin de définir et de mettre en place les démarches à suivre afin de préserver la nature, les activités agricoles et penser l’urbanisation des cinq communes.
De nombreuses actions sont conduites par le Triangle Vert et ses membres : maîtrise foncière, itinéraires de découverte de l’agriculture, sensibilisation des enfants, opérations de nettoyage, tests de techniques innovantes, protection des cultures sensibles, remise en culture des friches, travail sur les circuits courts de distribution des produits, expositions, promenades commentées etc.
Selon le président de l’association, Thierry Laverne, « le projet d’agriculture urbaine du Triangle Vert est fondé sur la volonté de mettre en oeuvre un projet de développement qui parie sur le maintien de la qualité de nos territoires, de leurs activités et de leurs paysages. Cette orientation fondamentale choisit de replacer durablement l’homme et son avenir au coeur de notre projet et de nos choix de développement ».
L’objectif du triangle Vert est de rassembler tous les acteurs périurbains pour créer ensemble le projet de territoire. Ainsi, le projet du Triangle Vert se base sur l’analyse du site.
Rôles du Triangle Vert
- Outil à la disposition des communes de protection du foncier face au front de l’urbanisation.
- Développer l’agriculture de proximité
- Renouer un lien avec les agriculteurs
- Produire du paysage et maintenir la qualité de vie du territoire périurbain.
- Maintenir une agriculture maraichère contre des céréalicultures intensives globalisées sur le territoire français.
La polyfonctionnalité et le fonctionnement plus local du maraichage peuvent devenir un vrai pôle économique, générant des emplois. En 2003, 90% des surfaces agricoles utiles sont des cultures céréalières intensives.
Les principes du développement durable et de l’urbanisme écologique cherchent à prendre en compte les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l’urbanisme pour et avec les habitants. Plus précisément, il s’agit de :
- Faire participer les habitants
- Lutter contre l’étalement urbain
- Diversifer des moyens de transports
- Protéger l’agriculture, le paysage
- Développer les filières courtes : agriculture de proximité, entreprises d’écomatériaux locaux, ...
- Protéger la biodiversité
Leur gouvernance se fait généralement suivant le principe de l’Agenda 21 local, incluant des modes de démocratie participative et parfois un objectif d’autarcie énergétique voire alimentaire. À plus petite échelle on parle d’écovillage.
Dans son article « Manière de classer l’urbanisme », Françoise Fromonot classe cette démarche comme « urbanisme de révélation » : « une seconde attitude consiste au contraire à travailler à partir des lieux d’intervention, pour puiser dans leur substrat (géographique, historique, symbolique…) les principes mêmes de leur transformation. Chaque site est ainsi amené à engendrer localement, par extrapolation, le programme de sa propre évolution. Cet urbanisme de révélation est d’abord, depuis la naissance de l’ecological planning aux USA, l’apanage de certains paysagistes, mais aussi d’une génération montante d’architectes urbanistes dont les préoccupations mettent en avant les notions d’«usage», d’ «aménagement du territoire» et d’«environnement durable». Les principaux acteurs du Triangle Vert, qui sont paysagistes et urbanistes, sont dans cette optique. En tant que professionnels, ils ont développé des philosophies et tentent de concevoir des projets durables. Le territoire du Triangle Vert est un lieu d’expérimentation et d’applications de leurs théories.
Le Triangle Vert s’appuie sur le site mais également sur les différents acteurs. Le programme est à inventer en totalité, sans espaces prédéfinis de façon formelle. Françoise Fromonot se pose la question d’une quatrième voie : « A partir de leur critique de ces trois familles de démarches projectuelles, peut-on tenter de les dépasser pour identifier et définir un urbanisme d’un quatrième type, qui conjuguerait l’attention envers la réalité des sites et la nécessité de leur transformation programmatique sans pour autant recourir à la médiation d’espaces publics formellement préconçus ? Une conduite du projet ouverte, qui ferait fusionner les préoccupations symétriques de révélation et de programmation sans la prothèse anachronique de la «composition» ? Une démarche capable comme telle de poursuivre la dynamique d’une histoire dont aucun héritage ne serait a priori exclu ? Un urbanisme inclassable, au fond, impossible à figer en modèle, opportuniste et spécifique, qui engendrerait sans l’intermédiaire d’une démarche historicisante le site par le programme et le programme par le site ? » Ainsi, l’urbanisme du triangle vert rejoint « l’hypothèse d’une quatrième voie, définie comme un ensemble de stratégies parentes, alternatives aux trois autres, qui conjuguerait dans la durée l’attention aux lieux et leur transformation programmatique : un urbanisme de situation ? ». En effet, le Triangle Vert s’emploie à créer une nouvelle façon de concevoir la ville. L’urbanisme devient affaire de tous, à travers les échanges démocratiques. Le citoyen redevient acteur de son environnement urbain et paysagé, de la vie politique de sa ville. Il est intéressant de voir comment les habitants peuvent participer à ces débats politiques, urbains et paysagés. De plus, dans le cas du triangle vert, ce sont des élus mais aussi des professionnels de la ville et du paysage qui se sont investis pour penser leurs territoires. Ainsi, de cette expérience, il nous est prouvé que la collaboration entre professionnels du territoire et usagers peut apporter de véritables solutions pour le devenir de la ville. Pour aller encore plus loin, ces actions territoriales amènent à repenser la société, son organisation, les politiques qui gravitent autour de ces espaces (par exemple, revenir aux circuits courts du producteur au consommateur).
Le Triangle Vert est un projet exemplaire d’urbanisme durable. Il en regroupe tous les thèmes : concertation des habitants, réponses aux problématiques urbaines comme l’étalement urbain, le mitage, la recherche d’une densité urbaine raisonnée et contrôlée, les transports doux, préservation et mise en valeur de l’agriculture, du paysage, sensibilisation et participation des usagers, réponses aux problématiques économiques comme les circuits courts, viabilité des entreprises locales… Il s’agit d’un projet se développant à plusieurs échelles, nationale et locale, d’un projet global qui rassemble tous les acteurs du territoire, et s’appuie sur le site comme premier outil de projet.
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Le principe du Développement Durable appliqué au Triangle Vert ©Globarchi Association |
Pour en savoir plus :